Citation

"Grâce à la liberté dans les communications, des groupes d’hommes de même nature pourront se réunir et fonder des communautés. Les nations seront dépassées" - Friedrich Nietzsche (Fragments posthumes XIII-883)

A







ABC
Abandon

Abduction
Accident (domestique)
Affût
Alerte (du chien "cadavre")
Alerte "enlèvement"
Alibi
Anonymat
Appel au ridicule
Argent
Arguido/a (témoin assisté)
Argumentation
Argument
Argument d'analogie
Argument de cadrage
Ab auctoritate
Ad consequentiam
Ad hominem et ad personam (différents)
Ad ignorantiam (et de conviction personnelle)
Ad populum
Ad potentiam (ad verecundiam, Ipse dixit)
Argument de l'homme de paille
Argument (Ignorance de l')
Argument non sequitur
Article 353 du CPP
Asch : expérience de conformité (ne pas croire ses propres yeux)
Assurance
Audition
Audition informelle du 8 août 2007
Autopsie
Auto-surveillance (des enfants)
Aveu
Aveu (culture de l') à Preuve (culture de la)
Avocat



ABC
Assume Nothing
Believe no-one
Challenge Everything

La police est formée pour ne rien accepter, ne croire personne et tout confirmer. les chiens britanniques ont été amenés à PdL à l'instigation de l'expert britannique Mark Harrison. en recommandant de commencer par les amener dans les appartements des MC et de leurs amis, il a montré que la police devait envisager toutes les possibilités. Ce qui était en jeu était avant tout l'odeur de cadavre. Ce n'est que lorsque Eddie avait alerté que Keela était déployée au même endroit.

Abandon
CPP - Article 138
Exposition ou abandon
1 - Qui met en danger la vie d'une autre personne:
a) En l'exposant dans un lieu où la personne est soumise à une situation dont elle ne peut se défendre seule; ou
b) En l'abandonnant dans un état sans défense, pour des raisons d'âge, de défaut physique ou de maladie, lorsque l'agent avait le devoir de garder, de surveiller ou d'aider la personne;
est puni d'une peine d'emprisonnement de 1 à 5 ans.
2 - Si le fait est pratiqué par un ascendant ou un descendant, un adoptant ou un adopté de la victime, l'agent est puni d'une peine d'emprisonnement de 2 à 5 ans.
3 - Si le fait se traduit par:
a) Atteinte grave à l'intégrité physique, l'agent est puni d'une peine de prison de 2 à 8 ans;
b) Mort, l'agent est puni d'une peine de prison de 3 à 10 ans.

Abduction
En logique, l’abduction est l'action d’inférer les prémisses les plus vraisemblables permettant de parvenir, par déduction, à une conclusion concordante aux observations. 
Ce mode de raisonnement consiste, étant donné un fait observé, à en inférer les causes probables, il s'agit d'établir la cause la plus vraisemblable concernant un fait constaté et d'affirmer, à titre d'hypothèse, que le fait en question résulte probablement de cette cause. C'est ce que Umberto Ecco a appelé la "méthode du détective".
Fait : disparition de MMC
Cause inférée : enlèvement
Affirmer, à titre d'hypothèse, que le fait (la disparition de MMC) résulte probablement d'un enlèvement est un raisonnement abductif, Raisonner abductivement est deviner une idée nouvelle ou extérieure afin de rendre compte de manière plausible, instinctive et économique d'un phénomène surprenant ou très compliqué. Tel est son objectif immédiat.
En médecine, l’abduction est utilisée pour faire des diagnostics. 
En parlant toujours d'abduction (pour enlèvement) et jamais de kidnapping, les MC ont commis un raisonnement abductif.
Le raisonnement par abduction est, avec l'induction, un mode de raisonnement fréquemment employé dans la recherche scientifique. Il est également utilisé pour faire des diagnostics, médicaux notamment, ou dans les enquêtes policières.
Exemple : face à une série de symptômes (A1, A2, A3, etc.), le médecin peut diagnostiquer une maladie (B) dont il est reconnu qu'elle peut provoquer chacun de ces symptômes.
Le raisonnement par abduction n'aboutit pas à une vérité, mais apporte une hypothèse probable qu'il y a lieu d'explorer et de vérifier. 
En psychologie cognitive, l’abduction est une forme de raisonnement intuitif qui consiste à supprimer les solutions improbables. Cette notion s’oppose à une logique d’exploration systématique. 
En ufologie, une abduction (anglicisme) est l'enlèvement par des extraterrestres d'un être vivant dans un ovni.
 
Accident (domestique)
Une porte-fenêtre coulissante et ouverte. Une enfant déçue de ne pas avoir eu sa récré sur le terrain de jeux comme les autres jours. Une mère sous la douche. Un père sur un court de tennis  loin. Des chaises pratiques pour grimper sur la balustrade de la véranda et voir papa et peut-être les camarades de jeu. Et à force de se pencher, tomber la tête la première. 
Les chutes représentent trois quarts des accidents domestiques et concernent surtout les enfants en bas-âge (en particulier 0-6 ans).Les coupures font partie des accidents domestiques les plus fréquents. Le risque existe dans toutes les pièces. Dans la salle de bain, rangez vos ciseaux et vos rasoirs en hauteur. Dans la cuisine, mettez les couteaux et objets contondants hors de portée des enfants et jetez immédiatement vos boîtes de conserve vides après usage.
Quelques minutes d'inattention et l'issue peut-être fatale. Un enfant peut se noyer en quelques minutes, sans un bruit, même dans 20 centimètres d'eauQuitter la salle de bains pour aller répondre au téléphone, ouvrir la porte, aller chercher un maillot de corps, en se disant que ça ne durera que quelques secondes et que de toute façon on entendra « au cas où » est absolument risqué.
Ne jamais laisser un enfant seul dans une pièce dont la fenêtre est ouverte est la première des règles à observer. En ce qui concerne les balcons et les terrasses surélevées, il est important de s’assurer que l’enfant ne puisse pas passer à travers les barreaux. 

Affût  (espionnage)
Les McCanns ont assez vite (c'est en tout cas très clair lors du tournage du docu de Emma Loach) suggéré qu'on les avait épiés pendant plusieurs jours. Ils sont même allés jusqu'à dire que le prédateur était entré dans l'appartement la nuit précédente pour effectuer une sorte de repérage, d'avant-première ou de répétition général et aurait réveillé les enfants, d'où les pleurs et la remarque de Madeleine le matin du 3 mai, au petit-déjeuner. Cette suggestion, qui a si peu convaincu les médias qu'ils se sont gardés de la développer, suscite plus de questions qu'elle n'en résout. Si un prédateur était entré et sorti facilement la veille, sans laisser de trace de son passage, quel besoin aurait-il eu de passer par le fenêtre ou de faire croire qu'il était passé par là le lendemain ? On sait que la porte du patio avait été laissée ouverte le soir du 3 mai.
Gerald MC pense (la seconde version de sa narration l'exige..) qu'il était probablement dans l'appartement, dans la chambre des enfants en fait... en même temps que le ravisseur.

Alerte (du chien "cadavre")
Une fillette de presque 4 ans est déclarée disparue par ses parents. Un chien, dressé à aboyer quand et seulement quand il détecte une odeur de mort, aboie dans l'appartement où l'enfant portée disparue a été vue vivante pour la dernière fois (par les parents qui ont signalé sa disparition). Aucune trace, aucun signe, n'a permis de déterminer ce qui était arrivé à l'enfant. Selon les seuls témoignages qui semblent concerner l'enfant elle est inerte, dans le coma ou profondément endormie.
Rien ne suggère que le chien se soit trompé.
À moins que soit apportée la preuve que la petite fille est sortie vivante de l'appartement, rien ne permet de rejeter l'indication donnée par le chien : l'enfant est morte dans l'appartement. Sans l'alerte du chien, rien n'indiquerait que l'enfant y soit morte, cette hypothèse ne saurait se présenter comme rationnelle. L'alerte du chien n'est pas une preuve reconnue par les tribunaux européens, mais elle permet d'envisager que l'enfant ne soit pas sortie de l'appartement en vie.Si le chien n'avait pas alerté dans le 5A, il n'y aurait aucune raison valable de penser que l'enfant aurait pu y mourir.

Alerte "enlèvement"
Le plan n'est en effet activé que si plusieurs critères sont réunis: il faut un enlèvement avéré et pas une simple disparition, la victime doit être mineure et son intégrité physique ou sa vie doivent être en danger, des éléments d'information doivent permettre de localiser l'enfant ou le suspect et les parents du disparu doivent avoir donné leur accord au lancement de l'alerte. Certaines associations plaident en faveur de la création d'une «alerte disparition inquiétante». Mineurs et majeurs confondus, il y a environ 50.000 disparitions par an en France, réagit Jean-Marc Bloch. Vous imaginez un dispositif comme l'alerte enlèvement déclenché autant de fois par an? Le dispositif perdrait tout son intérêt et n'aurait plus aucune efficacité.
Jusqu'à présent, l'alerte enlèvement s'est révélée efficace dans tous les cas en permettant de retrouver les enfants enlevés. Il est largement inspiré du plan «Amber Alert», créé au Texas en 1996, après l'enlèvement et l'assassinat de la petite Amber Hagerman. Adopté en France en février 2006, il consiste à lancer en cas de rapt d'enfant mineur une alerte massive via une cinquantaine de canaux de diffusion pour mobiliser la population dans la recherche de l'enfant enlevé et de son ravisseur.

Alibi
 
Ce moyen de défense crucial peut avoir une vertu préventive : écarter de soi tout soupçon avant même qu'un soupçon soit formulé. 
Dans l'affaire MC, un document "protecteur", une ligne de temps, fut élaboré très rapidement par les TP, avant même l'arrivée de la police, alors qu'employés de l'OC et passants alertés recherchaient alentour la petite fille. Une telle hâte au milieu de tant de désolation et de confusion est-elle étonnante ou normale, compte tenu qu'il n'est considéré nulle part comme sûr de laisser hors de portée de l'ouïe, des petits enfants tout seuls, tout simplement parce qu'ils n'ont pour toute défense que des hurlements stridents ?
Les TP élaborèrent la ligne de temps des rondes de nuit en deux exemplaires dont un semble avoir été destiné à GMC puisque son nom y figure. Russell TB, selon son témoignage, est le scribe. Aucun élément n'indique qu'il se soit agi de se concentrer sur la journée en quête d'un élément suspect (près de la piscine, de la crèche, de l'appartement ?) ou sur l'état émotionnel des enfants (perturbés, inquiets ?). Les lignes de temps sont totalement impersonnelles. À titre d'exemple, à 21:55, figure simplement "K a réalisé que M".
La police saisit ces lignes de temps. Une semaine plus tard, avant leur second interrogatoire, les TP remirent à la police une troisième ligne de temps, imprimée, signée par tous, mais contradictoire sur certains points avec leurs dépositions respectives.

ANACRIM
Ce type de logiciel a une capacité de traitement de l'information bien supérieure à n'importe quel être humain. Avec les centaines et centaines d'informations qu'il a ingurgitées (courriers, comptes rendus d'auditions, typologie du crime, alibis fournis par les personnes interrogées au moment de la mort de l'enfant, etc.), il permet de réaliser des croisements de données statistiques et de sortir des résultats sur des aspects du dossier qui n'avaient pas été explorés ou pas assez. On peut imaginer qu'en comparant les versions données par chaque personne interrogée et en les confrontant à d'autres éléments, comme des courriers par exemple, les enquêteurs ont pu identifier des incohérences ou des contradictions qui leur ont échappé durant l'enquête (sachant que plusieurs juges d'instruction – et enquêteurs de terrain – se sont succédé). Le diable se cache souvent dans les détails. Et le logiciel est là pour compenser cette incapacité des enquêteurs d'être en mesure de tout analyser dans le détail.
Les Britanniques ont HOLMES.

Anonymat 
Les allusions sont les lettres anonymes de la conversation (Mme de Rémusat) 
Les lettres et appels anonymes sont souvent mus par la médisance, un trop-plein de venin, le plaisir pervers de nuire a fortiori si le motif invoqué pour faire un secret de son nom est le plus facile qui soit : la crainte des médias. Il s'agit souvent d'un individu éconduit et amer qui règle un compte sans s'exposer, plutôt qu'un témoin soucieux de protéger sa réputation. La vengeance le parcourt, elle s'assouvit au fil d'une plume dont l'encre trace le mensonge, l'invention ou, pire, le doute. Toute affaire médiatisée s'attire des malversations dont la haine est le ferment, souvent à l'origine de rumeurs quand la presse les propage (souvent, faute d'information à se mettre sous la dent et sans réaliser qu'ils consacrent des ragots qui font jubiler l'anonyme et les discrédite). Même si celles-ci finissent par périr faute d'aliments, les dégâts ne sont pas négligeables. 
L'enquête sur la disparition de Madeleine MC a eu son cortège d'accusateurs anonymes mais "sincères" dont "il était le devoir de...".

Appel au ridicule
L’appel au ridicule est une tactique argumentative, un sophisme qui consiste à caricaturer les propos de son adversaire jusqu'à le rendre ridicule, et donc facilement réfutable.

Argent
Est-il contraire à l'éthique que Gonçalo Amaral, coordinateur de l'enquête sur la disparition de Madeleine MC, ait écrit un livre sur la manière dont celle-ci s'était déroulée pendant les premiers cinq mois?
Est-ce contraire à l'éthique qu'il ait publié ce livre, alors que l'affaire venant d'être classée, le dossier tombait ipso facto dans le domaine public ?
Est-il contraire à l'éthique que la première édition se soit épuisée en quelques jours ?
Certes les conditions pour en faire un best-seller étaient réunies et le distributeur ne s'y est pas trompé en plaçant le livre aux premières loges. L'archivage faute de combattants était resté en travers de la gorge de l'opinion publique avec quelque raison. Sollicitée sans relâche pendant plus d'un an par les médias, il n'est pas étonnant que, ce faisant, elle ait pris position. Hormis les pragmatiques, les flegmatiques qui réalisaient que leur souhait profond (retrouver Madeleine afin qu'on n'en parle plus) avait peu de chances de se réaliser, les cyniques satisfaits de se gausser des incompétences et insuffisances de la PJ et ceux qui n'avaient tout simplement pas le loisir de s'intéresser à un fait-divers quelle qu'en ait été l'amplitude à l'échelle nationale, l'opinion publique, en général, était frustrée et insatisfaite.
Le livre de GA fut donc comme un bonus, un supplément qui vient alors qu'on croit que tout est fini. Quant aux droits d'auteur, qui imaginerait qu'il pût y renoncer comme il avait renoncé à son poste ? Est-il raisonnable de le soupçonner d'avoir délibérément lâché la proie pour une ombre qu'éclipsait provisoirement une poule aux œufs d'or ?
Au lieu de dépenser de l'argent à poursuivre GA en réparation, en espérant donc une indemnisation financière - et quelle indemnisation ! 1.250.000 euros ! - , ne serait-il pas plus efficace de demander la poursuite de l'enquête (aux dépens du contribuable) par des policiers britanniques ou/et portugais ? Mais ce qui fut demandé ne fut qu'une re-lecture du dossier. Et quand Operation Grange, qui en fut chargée, entra dans une phase d'investigation, il apparut clairement que seul l'enlèvement était dans le cahier des charges. Adieu veau, vache, cochon, couvée ! Était-il écrit que la fameuse reconstitution n'aurait jamais lieu ?
L'explication de la cupidité n'est pas satisfaisante. L'argent n'est pas voulu d'abord pour lui-même, il cautionne la validité de leur thèse. Il est sûr que, quand on en obtient pour de vrai, il est pris pour argent comptant. On s'habitue vite à la manne, surtout quand elle tombe du ciel sans qu'on lève le petit doigt. Plus l'argent s'amoncelle, plus votre thèse gagne en crédibilité. Bien sûr il est inutile lorsqu'il s'agit d'essayer de convaincre ceux qui ne croient pas, ceux qui veulent savoir. Mais ils ne sont pas très nombreux. La plupart des gens savent deux choses ou trois. Ils peuvent même savoir que Madeleine's Fund a servi à payer deux mois de mortgage (hypothèque), mais comme aucune autre faute n'a été dénoncée, celle-ci, non dissimulée, sert de caution à leur intégrité (au moment où ils ne gagnaient pas d'argent, étant en PdL). D'un point de vue détaché de l'affaire elle-même, de loin, cette énorme somme d'argent semble témoigner d'une parfaite innocence.
L'argent c'est important pour payer les avocats, les spin doctors ou faiseurs d'image et autres chargés de com. 

Arguido (témoin assisté)
Ce mot a fait couler beaucoup d'encre depuis que le statut qu'il désigne a été appliqué au couple MC. Il s'agit à la fois d'un bouclier protecteur pour qui est mis sur la sellette et d'une liberté pour l'interrogateur, certaines questions ne pouvant, éthiquement, être posées à un simple témoin (voir "principe de non auto-incrimination"). Pourtant simple à comprendre, la notion de arguido donna lieu à toutes sortes de malentendus dont les conséquences eurent sur l'enquête elle-même un misérable impact.
Au lieu d'être prise pour ce qu'elle était, un garde-fou, cette mise en examen eut l'effet pervers de faire considérer les MC comme coupables potentiels, bafouant la présomption d'innocence. La mise en examen conférait des privilèges que n'ont pas les simples témoins, comme le droit de ne pas répondre quand on est interrogé, droit que Kate MC mit immédiatement en pratique à propos de 48 questions devenues légendaires, sur les conseils, semble-t-il, de son avocat (portugais) qui pourrait avoir mal pondéré entre le silence de précaution et le silence de suspicion. La décision se devait d'être radicale pour noyer le poisson, mais elle sema les plus grands doutes dans une opinion publique qui commençait sérieusement à craindre que son endurance compassionnelle n'ait été abusée. Les quolibets, les sifflements, les insultes qui saluèrent lamentablement la sortie des nouveaux arguidos des installations de la PJ de Portimão achevèrent de les convaincre que l'heure était venue de retourner au plus vite dans leur home, sweet home. Aussitôt pensé, aussitôt réalisé, et si l'exit ne se fit pas en grandes pompes, du moins les parents "orphelins" les plus célèbres de la planète eurent-ils droit à un traitement VIP à l'aéroport de Faro. Ce déplacement dans l'espace, toutefois, n'étouffa pas le malentendu.
Curieusement, l'ignorance du sens de ce mot fit qu'au lieu de prendre le temps de s'enquérir, les tabloïds britanniques, ne sachant comment le traduire, l'introduisirent tout cru dans leur vocabulaire où il brilla exotiquement quelques mois après l'archivage du dossier.
Une sorte de paranoïa collective ne s'empara pas moins des esprits étrangers, aussi choqués que prompts à dégainer. Pour un peu on se serait cru un bon siècle en arrière, quand on tirait l'épée au moindre affront. a envahi la presse étrangère que, s'agissant d'étrangers et a fortiori pris dans l'oeil d'un cyclone médiatique, le ministère public n'ait pas fait, auprès de la communication sociale, œuvre pédagogique.
Desarguido
Nul ne s'est (encore) avisé de former ce néologisme qui désignerait le processus de sortie du statut de arguido, et pourtant..
Presque deux ans après la levée du statut perçu à tort comme infamant, la presse continue à proclamer que les MC ont été blanchis comme si quelque accusation avait jamais pesé sur eux. Parfois même cette assertion téméraire se hausse à affirmer que le tribunal les a innocentés, alors qu'aucun jugement n'a eu lieu. C'est faire fi, à compte de cultures différentes, à compte de xéno, sinon phobie du moins méfiance, de la présomption d'innocence qui prévaut dans toute démocratie, même dans celles qui un peu moins d'un demi-siècle, comme le Portugal. Les MC ont simplement et naturellement cessé d'être témoins assistés parce que le dossier concernant la disparition de Madeleine a été archivé.
Une chose est d'être innocenté positivement, une autre de cesser d'être inquiété, faute de preuve. 
Curieusement, l'ignorance du sens de ce mot fit qu'au lieu de prendre le temps de s'enquérir, les tabloïds britanniques, ne sachant comment le traduire, l'introduisirent tout cru dans leur vocabulaire où il brilla exotiquement quelques mois après l'archivage du dossier.
Nul ne s'avisa de former le mot désarguido, néologisme qui aurait témoigné de l'entrée du mot dans le dictionnaire.
Une sorte de paranoïa collective ne s'empara pas moins des esprits étrangers, aussi choqués que prompts à dégainer. Pour un peu on se serait cru un bon siècle en arrière, quand on tirait l'épée au moindre affront. a envahi la presse étrangère que, s'agissant d'étrangers et a fortiori pris dans l’œil d'un cyclone médiatique, le ministère public n'ait pas fait, auprès de la communication sociale, œuvre pédagogique.

Argumentation
Dans un débat, l'argumentation est essentielle pour appuyer ses dires. La problématique se situe sur la sincérité des arguments énoncés et sur leur utilité pour faire avancer le débat. Car très souvent, le débat d'idée se transforme en combat où tous les coups sont permis afin d'avoir raison.
Quasiment toujours l'ego prend le dessus, il veut avoir raison et par n'importe quel moyen, cette situation de conflit intérieur engendre toutes sortes de stratégies rhétoriques.

Types d'arguments et Procédés d'argumentation
Le but est de convaincre le destinataire. Les arguments sont primordiaux pour influencer, ils permettent de prouver, de soutenir ou de convaincre. Ils donnent du poids aux propos.


Il est important de pouvoir identifier ce type de stratagèmes dans une controverse ou un débat, afin de pouvoir les dénoncer. Ou d’en user à son tour, hélas, si l’adversaire n’accepte que ce mode de confrontation.


Argument
Voir Sophisme
Les arguments sont au cœur de tout débat. Pour l'emporter il faut montrer que les arguments de votre contradicteur sont pires que les vôtres. Cela serait simple s'il était facile de distinguer les arguments valides des invalides. Assez souvent, ces notions sont utilisées de manière subjective et aboutissent à des désaccords sur la solidité de l’argument.
Un argument est dit logiquement valide si et seulement si la vérité de ses prémisses implique nécessairement la vérité de sa conclusion. S'il ne satisfait pas à cette condition, l’argument est invalide et doit être rejeté, que sa conclusion soit vraie ou non, la seule conclusion pertinente étant que l'argument n'en est pas un.
S'il est valide, alors il est incontournable d'accepter sa conclusion, car elle doit être vraie. 




Voilà un argument valide :
- Tous les hommes sont mortels
- Socrate est un homme
- Donc, Socrate est mortel
La conclusion découle nécessairement des prémisses, elle n’est pas une opinion, mais une certitude logique. La logique ne s’intéresse pas à la vérité empirique des propositions (exemple : l’argument « Socrate est un chat, tous les chats sont mortels, donc Socrate est mortel » est valide).

L’argument suivant en revanche n'est pas valide :
Tous les hommes sont mortels
Socrate est un mortel
Donc, Socrate est un homme
La conclusion ne découle pas nécessairement des prémisses (en termes techniques ce sophisme est appelé l’affirmation du conséquent). Le fait que Socrate est mortel ne signifie pas automatiquement qu'il soit un homme. Tout argument logiquement invalide n’est pas un non-sequitur, puisqu’il suffit que la conclusion ne découle pas nécessairement des prémisses dans le premier cas. On parle de non-sequitur uniquement quand la conclusion n’a rien à voir avec les prémisses. Même si l’argument est invalide, dans cet exemple la conclusion est vraie. 
Ce n’est pas toujours le cas :
Tous les hommes sont mortels
Trogdor (mon lézard) est un mortel
Donc, Trogdor est un homme
L'inanité de ce pseudo-argument est d'autant plus évidente que la conclusion est fausse. Si quelqu’un démontre qu'un argument est mauvais, rejeter cet argument est incontournable, cet exemple montrant clairement qu’un argument invalide ne dit rien de la conclusion, et que continuer à l’utiliser tout en le sachant est sot, voire de la mauvaise foi.
Les raisonnements inductifs sont absolument centraux dans l’activité scientifique autant que dans notre vie quotidienne, car c’est à travers eux que nous pouvons faire des inférences sur le monde qui nous entoure. Les raisonnements déductifs sont beaucoup plus l’exception que la norme, dont nous ne pouvons faire usage à peu près que dans les sciences formelles (mathématiques et logique). C’est justement là que se trouvent les limites de l’usage de la logique (classique) pour analyser les raisonnements.
Cf. Hume, Enquête sur l’entendement humain -> tous nos raisonnements inductifs sont logiquement erronés.

Argument d'analogie
L'émetteur cherche l'accord en présentant des faits qui ont provoqué le consentement d'une majorité.

ab auctoritate
L'émetteur utilise une référence culturelle ou scientifique irréfutable, qui impressionne le destinataire et l'incite à adhérer à l'idée avancée. 



- C'est le Professeur Jovial, il est docteur en pata-médecine quantique. Voyez, il a même une blouse blanche. Tout ce qu'il est est donc vrai.
- Non. Je suis une personne lambda, sans autorité, mais ce que je dis est basé sur des preuves.



de cadrage
L'émetteur présente l'argument sous un nouvel angle, en amplifiant certains aspects et en minimisant les autres

ad consequentiam
Cet argument consiste à affirmer qu’une croyance est fausse parce qu’elle implique quelque chose qu’on ne peut pas croire.
Les MC croient que Madeleine a été enlevée mais n'a pas souffert, cela implique qu'elle ait été enlevée pour ses beaux yeux, pour devenir une idole intouchable.
Il y a des gens qui croient à l'enlèvement, parce que la mort de Madeleine impliquerait que ses parents ont fait disparaître le corps et ils refusent de croire cela possible.
C'est un raisonnement fallacieux. Il consiste à conclure qu'une hypothèse (en général une croyance) est vraie ou fausse en se fondant sur le fait que la prémisse mène à des conséquences désirables ou indésirables. Cette erreur vient du fait que l'on refuse d'admettre les conséquences désagréables d'une proposition, même si elle est vraie. Ou à l'inverse qu'on est tenté d'accepter les conséquences agréables d'une proposition fausse. Mais les conséquences agréables ou désagréables ne sauraient prouver la validité de l'argument.
Forme positive : Si P, alors Q arrivera. Q est désirable, donc P est vrai.

Forme négative : Si P, alors Q arrivera. Q est indésirable, donc P est faux.
Si rien de mal n'est arrivé à Madeleine, alors MMC est en vie.
Les MC ont remué ciel et terre pour retrouver leur fille, donc ils sont de bons parents. 
Les MC se sont dépensés en campage de sensibilisation pour retrouver leur fille, donc ils sont innocents.

ad hominem v ad personam 
Argumentum ad personam et ad hominem sont deux locutions latines signifiant respectivement, au sens littéral, argument par rapport à la personne et par rapport à l’homme. Il ne faut pas les confondre. Ces deux attitudes se ressemblent mais diffèrent.
En fait les arguments ad personam et ad hominem n’ont d’argument que le nom : il s’agit de pure rhétorique et non de logique. En effet, la valeur ou la véracité d’une idée ne dépend pas des contradictions propres aux personnes qui la défendent. Quand bien même une idée vraie serait soutenue pour de mauvaises raisons ou par les mauvaises personnes, elle n’en demeure pas moins vraie… Et vice-versa…
On qualifie d'argument ad hominem, dans un débat, l'attaque visant une personne, sans pertinence par rapport au sujet et seulement destinée à miner la position de l'interlocuteur. Les traits personnels de ce dernier n'ont en effet pas à infléchir le débat, seule compte la cohérence du raisonnement. Mais il est parfois difficile de rejeter un argument comme étant "ad hominem". Attaquer un médecin pour négligence vis-à-vis de ses enfants est sans pertinence pour juger de la finesse de ses diagnostics, mais pourrait en avoir une s’il s’agissait d’évaluer sa candidature à un poste de médecin scolaire.
L’ex concessis, auquel est associé l’ad hominem, consiste à concéder à son interlocuteur un point, pour mieux le critiquer sur un autre qui en découle directement (cohérence interne des propos).
L’incohérence des propos tenus par une personne peut être évaluée par rapport à ses actes (souvent dénoncée sous cette formule que l’on prête de façon ironique à son contradicteur : « faites ce que je dis, pas ce que je fais… ») ou par rapport à des propos tenus précédemment, quelques instants plus tôt au cours du même débat ou… des années auparavant (en politique on fait malheureusement peu de cas d’une certaine sagesse populaire selon laquelle « il n’y a que les sots qui ne changent pas d’avis.. »).
Tandis que l’attaque ad hominem concerne la cohérence – ou plutôt l’incohérence – des propos, l'attaque ad personam vise la personne elle-même. Schopenhauer ("L'art d'avoir toujours raison") écrit : Si l’on s’aperçoit que l’adversaire est supérieur et que l’on ne va pas gagner, il faut tenir des propos désobligeants, blessants et grossiers. Être désobligeant, cela consiste à quitter l’objet de la querelle (puisqu’on a perdu la partie) pour passer à l’adversaire, et à l’attaquer d’une manière ou d’une autre dans ce qu’il est : on pourrait appeler cela argumentum ad personam pour faire la différence avec l’argumentum ad hominem.

ad ignorantiam (et de conviction personnelle)
ou la conclusion excessive , c'est un sophisme qui consiste à prouver autre chose que ce qui est en cause. Conclusion sans pertinence. erreur logique établit qu’un postulat est vrai parce qu’on n’a pas prouvé qu’il était faux, ou faux parce qu’on n’a pas prouvé qu’il était vrai (la réciprocité est incontournable). Ainsi, comme le disent les MC, comme rien ne prouve que MMC soit morte (en dépit des circonstances atroces de l'arrachement d'une enfant à sa famille), la probabilité est fort grande qu'elle soit vivante. Nul ne se risque à leur envoyer en boomrang la réciproque : comme rien ne prouve que MMC est vivante (compte tenu des circonstances atroces de l'arrachement d'une enfant si jeune à sa famille), la probabilité est fort grande qu'elle soit morte.
Or la science progresse, selon Popper, par vérités provisoires : une chose n'est vraie que tant que l'on n'a pas démontré qu'elle est fausse.
L’argument de conviction personnelle consiste, parce qu’on considère un postulat improbable ou invraisemblable ou non plausible, à assumer qu’il est faux ou à lui préférer un autre postulat, tout aussi indémontré du reste. On est donc en face d’une affirmation subjective qui s’autorise du manque de preuve de la thèse d'autrui pour prétendre à l’objectivité de la sienne.
On peut montrer que quelque chose existe, mais il est impossible de montrer définitivement que quelque chose n'existe pas.
C'est comme dans l'histoire de l'homme qui, entre les stations, ouvrait les fenêtres du métro pour jeter des journaux. À quelqu'un qui lui demandait pourquoi, il répondit que c'était pour éviter qu'il n'y ait des éléphants. Des éléphants dans le métro ? Vous voyez bien, il n'y en a pas. CQFD.
Rien ne prouve la thèse de mort accidentelle élaborée par GA, mais le manque de preuve tangible (un cadavre) ne permet pas d'en inférer une thèse de vie. Quant aux alertes du chien EVRD et au témoignage des S sur la fillette aux bras et jambes ballantes, ce sont des présomptions à l'appui de la thèse de GA.
Ces deux types d’argument (ad ignorantium et de conviction personnelle) ont en commun le mécanisme suivant : le défaut de preuve à l'appui d'une opinion est la preuve qu’une autre opinion est vraie. Les MC y ont recours quand ils disent que rien ne prouve que Madeleine a été blessée ou a souffert. Ils ne le disent pas, mais la conclusion est qu'elle est vivante et, comme le contraire serait contradictoire, elle va bien.
À ne pas confondre avec la méthode de reductio ad absurdum dans laquelle une contradiction logique valide de forme ״A et non A״ est utilisée pour réfuter un postulat.
En raison des alertes des chiens britanniques, les MC insistèrent beaucoup sur le fait que MMC avait été enlevée vivante, comme si l'enlèvement d'un cadavre était envisageable, alors qu'il n'y avait rien à l'appui de ce qui n'était donc qu'une croyance. Cela n'empêcha pas SY, au bout de 3 ans d'enquête, d'investiguer l'hypothèse du cambriolage raté et de l'enfant accidentellement tuée, où rien n'aurait été volé sauf son corps. Tannerman, comme indice d'enlèvement, avait détrôné l'argument contestable et très vite contesté du volet et de la fenêtre forcés, mais rien n'assurait que l'enfant couchée sur bras étendus comme le font les secouristes, était vivante.
Si MMC avait disparu après avoir quitté l'appartement de son plein gré, les chances de la retrouver vivante et même de la retrouver tout court, compte tenu de la distance plausible qu'elle aurait pu parcourir, diminuaient drastiquement de jour en jour. La police aurait alors dû envisager sérieusement la piste parentale. Bien que, statistiquement, les chances que l'enfant soit vivante étaient voisines de zéro, toutes sortes de pressions s'opposaient à une telle conclusion. Dès le 4 mai au matin il était clair pour tous, à commencer par les parents, le Foreign Office, et la Task Force britannique, les médias que MMC avait été soustraite aux siens par des mains étrangères, chercher l'enfant dans les environs devint rapidement un signe d'incompétence, l'absence de preuve tangible de décès indiquant qu'elle était vivante quelque part, donc trouvable. Les MC ont rapidement opposé l'argumentum ad ignorantiam, ou l'appel à l'ignorance, qui permet de se soustraire à la réfutabilité : il s'agit de tenir pour vrai ce qui n'a pas été prouvé comme faux.

ad populum ou de communauté 
L'émetteur fait référence à des croyances ou à des valeurs qui sont partagées par tous.
- J'ai raison car nous sommes nombreux à avoir cette opinion.
- Non, je suis seul, mais mon avis est basé sur des preuves.

ad potentiam (ad verecundiam, Ipse dixit)


Argument de l'homme de paille
Il consiste à caricaturer, simplifier ou déformer délibérément la position de son adversaire afin d'argumenter facilement contre elle. Créer un argument épouvantail consiste à formuler un argument facilement réfutable puis à l'attribuer à son opposant. L'expression est une image tirée de la technique d'entraînement au combat contre un mannequin de paille à l'image de l'adversaire. Se battre contre la représentation affaiblie de l'adversaire assure une victoire facile.
Arthur Schopenhauer appelle ce sophisme le stratagème de l'extension : « il s’agit de reprendre la thèse adverse en l’élargissant hors de ses limites naturelles, en lui donnant un sens aussi général et large que possible et l’exagérer, tout en maintenant les limites de ses propres positions aussi restreintes que possible ».
 
Argument Non sequitur 
En latin, « qui ne suit pas les prémisses ». En logique formelle, un argument est  non sequitur si la conclusion ne suit pas les prémisses.

Article 353 du CPP
C'est le plus terrible article du Code de procédure pénale qui soit donné d'entendre dans une enceinte de justice, quand les jurés s'apprêtent à se retirer pour délibérer :
La loi ne demande pas compte à chacun des juges et jurés composant la cour d'assises des moyens par lesquels ils se sont convaincus, elle ne leur prescrit pas de règles desquelles ils doivent faire particulièrement dépendre la plénitude et la suffisance d'une preuve ; elle leur prescrit de s'interroger eux-mêmes dans le silence et le recueillement et de chercher, dans la sincérité de leur conscience, quelle impression ont faite, sur leur raison, les preuves rapportées contre l'accusé, et les moyens de sa défense. La loi ne leur fait que cette seule question, qui renferme toute la mesure de leurs devoirs : Avez-vous une intime conviction ?
Asch : experience de conformité (ne pas croire ses propres yeux)
Publiée en 1951, cette expérience du psychologue Solomon Asch montre le pouvoir du conformisme sur les décisions d'un individu au sein d'un groupe.
Solomon Asch invite un groupe d'étudiants de 17 à 25 ans à participer à un test de vision. Tous les participants sauf un (le sujet) sont complices de l'expérimentateur. L'objectif est d'observer comment le sujet réagit au comportement des autres. Il s'agit de comparer la longueur de plusieurs lignes verticales. Les complices répondent toujours avant le sujet , parfois ils répondent unanimement correctement, parfois erronément. L'hypothèse de Asch est que la plupart des gens ne se conforment pas à une chose manifestement fausse. Toutefois, lorsqu'ils sont entourés d'individus qui unanimement donnent une réponse fausse, 32% des sujets s'alignent sur cette réponse.
Ils ne croient pas leurs propres yeux.
Il y a une différence entre les expériences de Asch sur la conformité et celle de Stanley Milgram. Dans celles de Asch, les sujets attribuent leur performance à leur propre mauvais jugement et mauvaise vue, tandis que ceux de l'expérience de Milgram expliquent leur comportement en blâmant l'expérimentateur. La conformité peut être beaucoup moins importante que la pression de l'autorité.
La plupart des sujets répondent correctement, beaucoup sont assez perturbés et un grand nombre (33%) finissent par se conformer aux mauvaises réponses soutenues à l'unanimité par les complices. Les sujets sont même amenés à soutenir des réponses allant contre l'évidence et leur propre vue pour par exemple affirmer que deux lignes avaient la même longueur, alors que l'écart était très visible car de plus de 5cm.
Lorsqu'il n'y avait pas unanimité parmi les complices, les sujets s'émancipent du groupe pour soutenir la réponse vraie, mais dissidente et contrariante pour le groupe;
Des sujets témoins qui n'étaient pas soumis à un point de vue majoritaire, n'eurent aucun mal à donner toujours la bonne réponse.
Après l'annonce des résultats, le sujet attribuait généralement sa piètre performance à sa propre mauvaise vue. Ceci rejoint dans une certaine mesure l'expérience de Milgram où le sujet accuse l'expérimentateur d'être responsable de son comportement. Dans les deux cas, le sujet se dédouane de la responsabilité de ses décisions sur un élément extérieur à sa volonté.

Assurance
Les MC ont, lors d’interviews, assuré maintes fois que l’endroit était sûr et que l’idée de ravisseur n'avait même pas effleuré leur esprit. N’importe quoi peut arriver à n’importe qui en principe, mais des ennuis particuliers ne nous arrivent que si nous nous exposons à des risques particuliers. C’est pourquoi les assurances sont un business si lucratif. Les MC n’ayant pas ne serait-ce qu'une seconde perçu MMC comme la proie possible d’un enlèvement, ils l’ont laissée seule avec leurs autres enfants en se disant qu’ils étaient en sécurité. Pourquoi ? Parce que les deux voies d’accès à l’appartement étaient déverrouillés?

Audition
Comme le remarque notamment FP, dans l'interrogatoire au LC du 10.04.2008, chacun sait alors depuis longtemps ce que les autres ont dit et tente, nécessairement, d'organiser ses souvenirs en conformité avec ceux des autres. En outre, avant l'interrogatoire ils ont pu prendre connaissance de leurs deux dépositions à la PJ, au discours indirect, non exempt de l'influence d'autrui et non seulement interprété mais condensé par l'interprète, et de ce que les autres ont dit. Ces interrogatoires toutefois ont l'immense avantage d'être au discours direct, dans la langue maternelle, et de relayer l’information de manière plus neutre, sinon objective. 
Le Dr. Paul Eckman, psychologue américain qui fut l'un des pionniers dans l'étude des émotions dans leurs relations aux expressions faciales, enseigne que le fait de témoigner d'une défaillance de la mémoire est presque toujours trompeur. Le manque de mémoire est pratiquement toujours trompeur, surtout dans une situation de stress élevé.
Dans une audition ouverte, on s'attend à ce que le témoin parle de ce qui s'est passé et non de ce qui ne s'est pas passé. Si on vous dit ce qui ne s'est pas passé, ce qui n'a pas été dit, ce qui n'a pas été pensé, la sonnette d'alarme doit être actionnée.
Quand les gens racontent des événements de mémoire, ils n’appellent généralement pas cela une "histoire", un mot qui évoque les images d’un conte inventé.
"Maintenant, je me souviens", dans un récit véridique on ne peut que ce dont on se souvient. C'est le signe que ce qui a été dit auparavant ne provenait pas de la mémoire.
Des détails supplémentaires, qui sembleraient inutiles, sont quelque chose que les menteurs ajoutent dans l’espoir de persuader plutôt que de faire rapport.
Lorsqu'on vous dit ce qu'un autre a pensé ou ressenti, c'est souvent un indicateur de tromperie.
Une déclaration a 3 parties générales: introduction, événement, action post-événementielle
C'est dans la 3ème section que les émotions et les pensées sont plus susceptibles d'être incluses dans une déclaration honnête.
Dans une déclaration honnête l'introduction occupe 25% de la déclaration, l'événement 50% et l'action post-événementielle (comme appeler le 911, etc.) 25%. Toute déviation est notée, mais une déviation forte doit faire songer à la tromperie.
Kate MC ne dit pas qu'elle a ouvert la porte, mais "l'a trouvée" ouverte (passivité constatée). Lorsque le langage passif est utilisé sur un objet inanimé, cela indique que le sujet tente de dissimuler sa responsabilité.
Notez que les personnes innocentes ne «comprennent» pas, ni jamais, les fausses accusations ou la brutalité utilisée pour contraindre. Ceci est fréquemment trouvé chez les coupables. Les innocents sont téméraires et leurs paroles ne se connectent pas avec le discours de la culpabilité et ils n'acceptent pas la responsabilité (pronoms) ni ne comprennent qu'on ne croie pas ce qu'ils disent. 

Audition informelle du 8 août 2007
Les descriptions que font de la scabreuse audition informelle d'août 2009 le blog de GMC et le livre de KMC sont très différentes. GMC parle d'une "rencontre" où la PJ confirme qu'elle croit toujours que Madeleine est vivante. KMC raconte que la PJ a clairement fait savoir qu'ils ne croyaient pas sa version des faits et qu'elle avait du mal à respirer. Elle ajoute que GMC était visiblement secoué et avait supplié la police, en larmes, de lui dire si l'enquête portait désormais sur un meurtre. La réponse de la police était indirecte : "vous pouvez probablement l'inférer de notre manque de réponse". 
Il n'est pas surprenant que GMC ait fait disparaître son blog, toutefois encore disponible ailleurs sur Internet, peut-être parce que certains webmasters anticipaient cette disparition-là aussi.
Le 8 août, bien que GMC fasse croire que la rencontre à la PJ est de routine, KMC décrit un interrogatoire serré, chacun questionné séparément, et traumatisant, qui leur a fait toucher du doigt un changement dans l'orientation de l'enquête.
Il est certain que GMC était tenu de respecter le secret de l'instruction, mais rien ne l'obligeait à mentionner leur rencontre à la PJ tout court.

Autopsie
La norme, face à la mort, est de demander de l'aide, ambulance, pompiers, police. Si le mort est un enfant, s'il est déjà en rigor mortis lorsqu'il est découvert, si ce sont les parents de l'enfant qui le découvrent et si ces parents sont médecins, au-delà de l'horreur absolue ils savent qu'une autopsie, pratiquée dans les premières vingt-quatre heures, détermine assez précisément l'heure du décès. Où étaient-ils à ce moment-là? Quid de leur réputation ? Quid de leur carrière même ? S'ils ne peuvent plus rien pour l'enfant, peuvent-ils, avec un peu de sang froid, sauver leur famille ?

Auto-surveillance (des enfants)
Il est permis de douter que des petits enfants (largement en-dessous de l'âge de raison), a fortiori s'ils sont plusieurs et si donc sont multipliées les chances que l'un se réveille et réveille les autres, puissent être de bons gardiens d'eux-mêmes. Selon certains des TP, c'est un principe établi et bien connu au RU où par ailleurs les enfants sont mis tôt au lit pour laisser les parents mener leur vie. Rien de plus légitime au reste. À supposer que les enfants s'endorment et ne se réveillent pas, qu'aucun vomissement, étouffement, incendie, prise du cou dans le cordon d'un rideau etc. n'aura lieu.

Aveu
L'aveu est un mensonge comme les autres (Dupont-Moretti) 

Le mensonge l'emporte dans le regard que l'on porte sur l'auteur, sur le crime, quand la vérité est enfin connue, parce que l'auteur a trahi (on s'attendait à ce que l'auteur pleure) le public.
On juge quelqu'un en fonction des circonstances de son acte.
On condamne de plus en plus des gens qui n'avouent jamais. L'aveu n'a plus tant d'importance, son règne comme reine des preuves est terminé, mais il a une valeur libératoire, pour l'auteur, pour l'entourage de la victime. Le criminel apparaît comme occasionnel, pas comme un cynique.

Aveu (culture de l') à Preuve (culture de la) 
En 100 ans, les techniques de la Crim' ont bien changé. L'arrivée de l'ADN, notamment, a tout révolutionné. "La justice est de moins en moins dans la culture de l'aveu et cherche de plus en plus à avoir des preuves techniques et scientifiques". Il s'agit de vérifier tous les points de la procédure dans les moindres détails pour éviter que les avocats ne s'engouffrent dans un vice de forme.

Avocat
Il y a avocat et avocat. Les dits ténors du barreau s'illustrent en général dans la défense, naturellement quand celle-ci n'est ni évidente ni à victoire assurée.
Pourquoi engager les meilleurs avocats pour contrecarrer des accusations sans fondement puisqu'on est innocent ?
De retour chez eux les MC, de victimes devenus suspects, se trouvèrent dans la situation paradoxale de devoir se défendre contre de méchantes rumeurs relayées par les médias tout en affichant leur engagement dans la recherche de Madeleine. Ceux qui, toutefois, espéraient que les MC, une fois loin du moulin à ragots hystérique qu'était censée être la presse portugaise, secoueraient les insinuations grotesques contre leurs personnes en exposant sereinement les faits prouvant leur innocence, se trompaient lourdement. Ce n'était pas du tout leur stratégie. Ni n'était dans leur intention de coopérer avec une police qui avait osé les soupçonner.  
Des avocats spécialisés exploreraient la force du dossier portugais contre leurs clients, mettraient en évidence leurs vulnérabilités afin d'en réduire la portée, contreraient les preuves policières et défieraient les Portugais si ceux-ci s'avisaient de déclencher un processus d'extradition. Dans le même temps d'autres avocats utiliseraient les médias à travers le spin doctor Clarence Mitchell pour restaurer la confiance du public, en utili:÷ sant toute la batterie des fuites, des faits alternatifs, des extraits d'interviews appropriés et autres trucs de gestion des nouvelles pour s'assurer que l'opinion publique ferait entendre sa voix. 
Aussi manipulés par le revirement de l'opinion publique à laquelle la presse servait de caisse de résonance qu'ils s'étaient baignés sans retenue dans le réconfort d'une compassion généralisée, les MC cédèrent à une sorte de frayeur primitive et s'empressèrent d'engager deux des plus habiles et réputés avocats londoniens spécialisés en affaires criminelles. Les plus chers aussi, mais de faramineuses ressources financières s'étaient accumulées en quelques semaines dans ce gigantesque bas de laine appelé Madeleine's Fund. La spécialité de l'un, Michael Caplan QC, était la lutte contre l'extradition, aussi solides que soient les arguments la recommandant (il comptait ainsi à son actif la non-extradition du général Pinochet contre qui le juge espagnol Garzón avait lancé un mandat d'arrêt international afin de l'entendre sur la mort et la torture de citoyens espagnols à la suite du coup d'État de 1973 au Chili). L'autre, Angus McBride, de la firme internationale Kingsley Napley aussi, était spécialisé en réparation de réputations à haut profil et en commerce avec les médias. Sans oublier Edward Smethurst, l'avocat de main du milliardaire du double vitrage, Brian Kennedy.
Tant d'appuis juridiques parut surprenant : comment de malheureux parents auxquels on a ravi un enfant et qui ne peuvent se fier qu'à la police pour le retrouver en viennent-ils à engager des avocats appropriés pour ourdir de complexes stratégies de défense contre cette même police ?
À travers un conseil juridique obtenu avec une rapidité remarquable, une ligne de défense, contre l’accusation de négligence, fut mise en place immédiatement. Il n’y a rien d’étonnant à cela ni de répréhensible, même si on se prend à songer que nous ne sommes pas égaux en face du même malheur en fait de savoir faire, d’entregent, d’appuis institutionnels, précieux recours. Ils savaient qu'il vaut mieux ne pas compter sur l’opinion publique et le sens commun en fait d'indulgence, il n'est pas superflu de se défendre même si on est innocent.

Le temps n'est plus où les avocats devaient demander l'autorisation au bâtonnier pour parler, quand le parquet, donc l'accusation, était le seul à pouvoir s'exprimer, l'avocat est allé vers la presse pour se servir d'elle et faire entendre la voix de la défense. La presse rééquilibrait, mais ça peut se retourner et certaines manipulations finalement peuvent desservir. Rôle du conseil en communication pour avoir du recul, parfaite connaissance des médias, pour établir une stratégie fine et intelligente qui vienne servir la stratégie de défense des avocats à tous les stades de la procédure, dès le début de l'enquête le client saisit un conseil. Plus important que la communication elle-même et les coups médiatiques est d'avoir une stratégie de communication progressive qui joue avec le long terme car le temps judiciaire est très long. Les magistrats n'apprécient pas que les procès se jouent sur les marches des tribunaux. La communication doit expliquer à l'opinion publique les tenants et les aboutissements d'une affaire, par l'intermédiaire des journalistes de faire du décryptage des faits et de la procédure et donner le point de vue forcément subjectif, mais assez honnête du client, de valoriser les éléments favorables du dossier sans taire les éléments moins favorables, car il est mieux d'entendre les points faibles exposés par le conseil en communication que par les adversaires. Ne pas prendre l'opinion à rebours, ne pas essayer d'influencer les magistrats, préserver ou de rétablir l'image et la réputation d'un client.
La communication dans le cadre d'une affaire judiciaire doit avoir comme seul objectif de servir la stratégie judiciaire de fond menée par les avocats. Elle vise ainsi à protéger l'image et la réputation du client, non seulement vis-à-vis de l'opinion publique, mais aussi et surtout à l'égard des juges.

Me Maurice Garçon dans L'avocat et la morale :
La vérité que plaide l'avocat n'est pas nécessairement la vérité judiciaire telle qu'elle sera déterminée par le tribunal dans son jugement. La vérité judiciaire résultera de la confrontation des dires des deux parties et l'avocat n'en connait qu'une. Au surplus, la vérité judiciaire n'est jamais qu'une présomption. Elle est une vérité probable, appréciée par des gens honnêtes mais faillibles, qui rendent une sentence de leur mieux pour mettre fin à un conflit. (...).
Dire, par conséquent, qu'on est nécessairement de mauvaise foi lorsqu'on soutient autre chose que ce que décidera la chose qui sera jugée est aussi déraisonnable que de dire qu'il est possible de tirer une certitude d'un art divinatoire. (....) le défenseur peut être en repos avec sa conscience s'il croit sincèrement à la solution qu'il propose .

Me Eric Dupont-Moretti, dans Bête noire, 'condamné à plaider' explique que la question "Mais comment pouvez-vous donc défendre un assassin ?" n'a pour lui aucun sens :

Primo : nous autres, pénalistes, ne faisons pas de morale mais du droit ; reprocherait-on par exemple à un chirurgien d'opérer un malade du foie pour lui sauver la vie, au motif que s'il est mourant c'est parce qu'il buvait trop ? Pour l'avocat, c'est la même logique : sa robe est au service de celui qui la demande, à condition qu'il ne me demande pas de plaider une absurdité. 
Secundo : beaucoup d'accusés reconnaissent avoir commis le crime dont ils répondent, il ne s'agit pas d'entonner le grand air de l'acquittement en dépit du bon sens.
Tertio : si personne ne défend les assassins, il n'y a plus de justice, seulement une vengeance légale.
L'avocate du référé, Isabel Duarte, exigeant que le livre de GA soit retiré de la vente, s'étonna étonnamment que l'accusé ״essaie de faire juger dans un tribunal civil ce qu'il n'avait pu faire juger par un tribunal pénal״. La même avocate, comme si l'idée de censurer le livre n'avait pas germé dans sa tête, se déclarait ״désolée d'avoir soumis ses clients à une telle souffrance et une telle détresse״. Qui au juste ouvrit la boîte de Pandore ?